Summary: | Le temps est la référence omniprésente de la vie en prison, l'un et l'autre étant parfois assimilés. L'emprisonnement entraîne un changement du rapport à un temps qui devient plus objectivé. Multiforme, ce rapport varie selon les diverses périodisations mises en oeuvre par les détenues. Présent, passé et futur deviennent des réalités discontinues. Le passé et le futur n'étant situables que dans la temporalité extra-carcérale, le présent pénitentiaire apparaît comme un temps non progressif, où s'écoule une durée indifférenciée. Celle-ci est scandée non par des unités calendaires en tant que telles, mais par les moments périodiques reliant les détenues à l'extérieur. Le mode d'estimation du temps varie selon les étapes de progression dans la peine, le temps vécu semblant se contracter ou se dilater. Mais si le temps en prison est perçu comme problème c'est parce que dehors, à un autre rythme, le monde change.
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