Resumo: | Afin d’organiser une lecture intelligible des faits et des évènements rapportés par la presse laurentine entre 1930 et 1975, nous sommes parties d’une hypothèse qui, pour des raisons idéologiques liées à la forme prise par le nationalisme salazariste et par ses avatars, avait du mal à être exprimée de façon simple et explicite. Cette hypothèse de départ a concerné la nature de l’Estado Novo qui a défini pour la première fois dans l’histoire de l’Empire portugais, un champ social et culturel commun aux différents groupes constituant la société de la colonie, dont les indiens étaient partie prenante. Cette hypothèse que nous avons expérimentée à travers la presse laurentine des années 30 à 75, est confirmée par les mesures concrètes prises par le gouvernement de la colonie vis à vis de l’ensemble de la communauté indienne. Néanmoins cette dernière est restée vulnérable face aux pratiques discriminatoires propres à la société coloniale chaque fois que des évènements politiques ont menacé l’Empire. Nous avons noté que cette vulnérabilité a été vécue de façon différenciée selon les appartenances religieuses (hindoues, musulmanes et catholiques), selon des tatuts conférés par les autorités (indo-portugais, indo-britanniques puis pakistanais, hindustânicos et indoportugais) et selon la place occupée dans la stratification socio- économique. Ce survol et cette analyse de la presse laurentine durant la période de l’Estado Novo, a éclairé la compréhension du double destin de la communauté indienne, tant au Portugal qu’au Mozambique à partir de 1975. C’est parce qu’elle a partagé tous les signes de l’assimilation culturelle à la nation portugaise, et qu’elle ne s’est pas réduite au seul rôle de “middleman” ou d’agent économique dans son expérience au sein de la société coloniale, qu’elle peut désormais orienter son destin soit au Portugal soit /et dans la nation mozambicaine qui reste à construire.
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