Summary: | Amadora est une ville de la métropole de Lisbonne au Portugal, et la troisième ville d’installation de personnes immigrées du pays. La municipalité d’Amadora jouit d’une réputation bien différente à l’échelle européenne par rapport à l’échelle nationale. Ainsi, au niveau européen, les autorités sont très actives et participent à plusieurs réseaux européens de villes ciblant des questions liées à l’accueil des personnes migrantes (Réseau des Villes Interculturelles, et URBACT). Pourtant au Portugal, Amadora est une ville associée aux problèmes de racisme et de violences policières. Cette ambivalence pose question. Comment expliquer ces deux réputations opposées ? Ces engagements européens sont-ils la marque d’une réelle volonté de lutter contre le racisme ? Ou plutôt une politique publique symbolique, masquant les effets structurels du racisme hérité de la période coloniale au Portugal ? Plus largement, je souhaite comprendre la politique d’accueil de cette ville périurbaine pauvre, et les gains d’une participation à des réseaux européens. Afin de répondre à ces questions, je propose de partir d’un document officiel rédigé par des acteurs.trices municipaux.ales : le Plan Municipal d’Intégration des Immigrés (PMII). J’analyse le contenu de ce document, ainsi que des entretiens menés avec les partenaires inclus.e.s dans la rédaction et la mise en œuvre du plan. Ce Working Paper présente les conclusions préliminaires de cette analyse. J’avance que la participation d’Amadora à des réseaux de villes ne permet pas de dépasser les inégalités vécues par les habitant.e.s racisé.e.s, leur manque de représentation, ou encore le tabou colonial. Cette participation semble plutôt liée au développement d’une nouvelle image de la ville
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