Summary: | Nous nous proposons une approche critique de la catégorie « politiquement (in)correct » au sein de la littérature contemporaine en français, notamment celle qui est le fait d’auteurs allophones d’origines diverses, des intellectuels « venus d’ailleurs » (Delbart, 2005, 14) qui n’appartiennent pas originellement à la langue ou à la culture françaises » (Ibid, 17), mais qui en sont devenus « des acteurs à part entière » (Ibid). Bien que l’adoption de la langue française par ces écrivains ne soit pas inédite, « la période allant de 1946 à 2000 voit tout à la fois le phénomène s’amplifier et acquérir, au sein de la vie littéraire française, un nouveau statut » (Porra, 2011, 19). On y lira des stratégies diverses de positionnement, tant esthétique qu’identitaire, face à l’institution littéraire française qui a tendance à la mettre en marge ou les assimiler aux périphéries francophones. En fait, il s’agit en premier lieu de dégager et de décrire les parcours de légitimation que la machine institutionnelle et critique littéraire fait subir aux auteurs issus de pays non-francophones qui optent pour le français comme langue d’écriture afin de comprendre, dans un deuxième temps, pour quelle raison ces auteurs se retrouvent «(in)correctement » classés sur les étagères de bibliothèques et librairies tantôt dans la section littérature française (générale), tantôt dans la littérature francophone voire dans la section de littérature migrante. Ma communication entend être une réflexion sur ce phénomène dans une France cosmopolite et multiculturelle où le « dialogue des cultures » (Moura, 1999, 2) y est omniprésent.
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