Resumo: | En 1966, le compositeur et chef d’orchestre français Henri Tomasi (1901-1971) écrit une “cantate profane” pour récitant, chœur d’hommes et orchestre, Retour à Tipasa. Bâtie sur l’un des essais de L’été d’Albert Camus (publié pour la première fois en 1954), l’œuvre a été commandée par l’Association Culturelle Franco-Algérienne et devrait être jouée en première audition à Alger, ce qui n’a pas pu se réaliser du vivant du compositeur : l’œuvre a finalement été donnée pour la première fois à Marseille le 25 avril 1985. Retour à Tipasa, dernière œuvre de son compositeur pour une formation comprenant la voix, assume un rôle particulièrement important dans l’ensemble de la production de Tomasi, comme réponse aux perturbations sociales et politiques de l’Europe du 20e siècle, mais également comme affirmation définitive de son appartenance méditerranéenne, idéal entièrement partagé par Camus, bien que les deux auteurs ne se soient jamais rencontrés personnellement. La présente étude propose ainsi une double lecture du texte d’Albert Camus et de la musique d’Henri Tomasi, dans une perspective analytique comparée qui permettra d’élucider des aspects textuels rendus explicites par la musique, ainsi que des éléments musicaux stimulés et justifiés par le texte. A partir de cet exercice, on essayera de préciser et comparer le sentiment d’appartenance méditerranéenne des deux auteurs.
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